L’amour fait pas de distinction, l’amour s’en fout que t’es fait des plans pour ta vie depuis l’âge de cinq ans, mais alors complètement. Il arrive dans ta vie, sans préavis, bousille tout sur son passage et te laisse comme un con à en vouloir plus et ça Grey l’a appris bien à ses dépends. L’amour s’est présenté sous les formes de ce petit bout de femme lors d’une troisième mi-temps. Il avait pas trop bu, elle si. Un de ses coéquipiers ayant lui beaucoup plus bu l’importunait. Tel un preux chevalier il est venu à son secours, elle en avait pas vraiment envie. Il voulait la ramener chez elle, elle voulait juste un coup d’un soir avec un beau rugbyman dont elle aurait oublié le nom le lendemain, elle refusa de lui donner son adresse pour qu’il la ramène, obligé de la porter pour qu’elle coopère, elle laisse des suçons dans son cou. Et si il n’était pas indifférent à son charme, il resta impassible et la ramena chez lui, l’installa dans son lit et dormit sur le canapé. La tornade qui se réveilla dans son appartement avec le maquillage qui avait coulé pendant la nuit et les cheveux en bataille lui plaisait encore plus. Les perles de ses yeux qui le transperce essayant de remettre en place les morceaux de la nuit et où est-ce qu’elle a atterrie le bouleverse. Il reste comme un con sourire en coin pendant qu’elle s’énerve presque en se servant un café et déblatérant des mots qu’ils n’écoutent presque pas. Drôle de bout de femme. Après, il sait pas trop comment ni pourquoi, il lui dit que si elle a besoin d’un chauffeur, d’un garde du corps ou de quoi que ce soit quand elle est dans le meme état que la veille, elle l’appelle et il la mettra en sécurité, il lui donne son numéro de téléphone et la laisse partir, espérant de tout son être qu’il la reverrait un jour, même rien qu’une fois.



Pas de nouvelles pendant des semaines, elle reste dans un coin de son esprit, à chaque soirée d’après match, il la cherche du regard, mais au final il s’est fait une raison quant au beau milieu de la nuit, un appel d’un numéro inconnu, il répond la voix encore roque et à moitié endormi, il se redresse d’un coup quand il reconnait celle de son enchanteresse d’un soir. Il s’habille vite fait et il vient la chercher. Elle semble plus sobre que la dernière fois mais perdue dans ses pensées. Elle veut pas rentrer, et pour lui qui doit se réveiller dans pas si longtemps pour aller à l’entrainement, impensable d’aller se recoucher, et c’est comme ça qu’à cinq heures du matin, ils se retrouvent autour d’un petit déjeuner dans le seul café ouvert à cette heure-là. Elle lui explique qu’elle sait pas pourquoi elle l’a appelé. Fini par lui raconter sa vie. Ponctue son histoire de « Les hommes c’est tous des salops. » Quand il voit certains énergumènes en soirée, il peut pas le nier. C’est bientôt l’heure de se dire au revoir, il aurait aimer rester plus longtemps mais le devoir l’appeler, il se dit que cette fois-ci c’était bien la dernière, pourtant, au moment de se dire au revoir elle vient poser ses lèvres encore sucrées sur les siennes, baiser d’anthologie à marquer dans les livres d’histoire, de ceux qui vous retournent le cerveau bien comme il faut. Elle lui fait un clin d’oeil. « À la prochaine. » Avec un sourire qui sait bien qu’elle l’a autour du petit doigt.



Ils se construisent une histoire d’amour à base de « elle l’appelle  bourrée, il vient la chercher » des fois elle est moins bourrée et plus entreprenante, parce qu’il refuse qu’elle s’offre à lui quand elle n’est pas en pleine possession des moyens. Il a suffisamment regarder de films et séries pour savoir que c’est pas une bonne idée. Connement, un jour, en pleine action il lui dit je t’aime. C’est sorti tout seul. Il a pas pu retenir et elle a pas pu retenir la baffe qu’elle lui mit, avant de l’embrasser en s’excusant. Elle ne lui dira je t’aime que plus tard, quand elle le quittera, parce qu’elle veut pas le retenir, elle sait qu’il est censé rentrer en Angleterre et devenir le petit prince chéri du rugby là bas, elle sait qu’il doit repartir et comme toujours, elle veut avoir le contrôle, si elle qui rompt leur relation ça fera moins mal non? Mais il est pas partie pour elle. Parce que même si le rugby le rend heureux. Sa maman lui a toujours appris que l’amour ça arrive qu’une fois dans une vie et qu’il faut pas le laisser partir quand il se pointe. Mais elle, elle est persuadé que c’est qu’une folie passagère et qu’à la minute où elle cédera et redeviendra sienne il regrettera et partira….